Concert

Maxence Larrieu, flûte • Benoît Wery, harpe • Ensemble « Souffle d’ici et d’ailleurs »

Concert anniversaire à l’occasion des 80 ans de Maxence Larrieu

Samedi 4 octobre 2014 • 20:30 • Théâtre de Grand-Champ

Programme

Création de la sonatine pour flûte et harpe de Benoît Wéry

Debussy

Saint-Saëns

En ouverture – Hommage à Rainer Boesch

« Espaces de Souffle d’ici et d’ailleurs » de Rainer Boesch. Pour 24 flûtistes disposés autour du public, dirigé par Philippe Ehinger. Commande de l’association Souffle d’Ici et d’Ailleurs (janvier 2008)

Flutes en do, piccolos, flûtes basses, flutes anciennes à 415

Acheter billetAcheter abonnement

Rainer Boesch, compositeur (1939 – 2014)

Le compositeur et musicien Rainer Boesch est décédé à l’âge de 75 ans.

Rainer Boesch est né à Männedorf (ZH) en 1938. Il étudie à Zurich et obtient un diplôme de piano à Genève avec Louis Hiltbrand et une virtuosité à Neuchâtel avec Harry Datyner. Entre 1966 et 1968, il effectue un stage au GRM (groupe de Recherche Musicale) et étudie la composition auprès d’Olivier Messiaen au CNSM de Paris. Il obtient le 1er prix, 1er nommé, avec Désagrégation, pour clarinettes, cuivres, voix et bande magnétique, la première oeuvre qui utilise la musique électroacoustique lors d’un concours de ce conservatoire. Entre 1968 et 1972, il est directeur du Conservatoire de Lausanne.

Fondateur du Studio ESPACES à Genève (intégré depuis 1977 au Conservatoire populaire de Musique) et co-fondateur du Centre Suisse de Musique Informatique, il collabore avec l’Ircam, est invité par le Media-Lab du MIT de Boston, par le CCRMA de Stanford pour la recherche musicale et par la «Bach-Academie» de Sendai au Japon pour des Masterclass. Il enseigne l’improvisation dès 1976 à l’Institut Jaques-Dalcroze et dès 1994 au Conservatoire National Supérieur de Paris.

Egalement pianiste, il a composé de nombreuses œuvres pour instruments et/ou électronique jouées en Europe, USA, Japon et Suisse.

« Espaces de Souffles d’ici et d’ailleurs » de Rainer Boesch

Le compositeur en parle:

« Depuis mon enfance je suis fasciné par les espaces, l’espace à voir, l’espace à entendre – un de mes premiers souvenirs: le vent, à la montagne, modulé par les arbres, les ruelles entre les maisons, la tête qui tourne.

Le piano est peut-être devenu mon instrument parce que le pianiste est assis, précisément au centre d’une multitude de cordes, chacune a sa place, chacune fait vibrer « la table d’harmonie » à sa façon. Cela permet de faire des sons si riches (alors qu’il n’y a qu’un marteau qui frappe du fil de fer !)

Dès mes premières musiques, l’espace joue un rôle essentiel.

 Lorsque l’association « Souffle d’Ici et d’Ailleurs » m’a demandé une pièce pour clore une journée de la flûte sur le thême de l’évolution de l’instrument, j’ai compris que j’avais là l’occasion de réaliser un très vieux rêve – et lorsqu’elle a accepté de réunir 24 flûtes pour cette occasion, j’étais comblé.

 La flûte d’abord, un instrument pour lequel j’ai une affection toute particulière: l’instrumentiste produit le son avec ses lèvres et cette façon intime de faire lui permet des subtilités de couleurs et de hauteurs infinies.

24 instruments semblables offrent au compositeur des possibilités illimitées de créer des masses sonores et de les faire évoluer dans l’espace, sans que les instrumentistes ne se déplacent. La variété des sonorités à ma disposition était d’autant plus grande, que j’avais la possibilité d’utiliser aussi des flûtes anciennes. Dès la première répétition je me suis senti complètement soutenu: dans cette pièce je demande aux flûtistes une participation « à l’invention » permanente et je me suis trouvé avec des musiciens joyeux d’expérimenter. Ces souffles d’ici et d’ailleurs sont bien ici et très présents.

 La pièce est composée d’un ensemble de « fresques » dont certaines s’enchaînent en fondu. Certaines se ressemblent, d’autres ont l’air d’avoir été retrouvées dans le grenier d’une vieille maison, d’autres encore semblent sorties d’une forêt enchantée.

Il n’y a rien à comprendre, on peut se laisser entraîner dans un voyage où le temps est parfois court, parfois long, parfois très long. »

Rainer Boesch, janvier 2008