Il est des gens qui ne se laissent pas facilement décrire en quelques mots. Flûtiste de formation classique, Barbara Minder partage sa vie musicale entre concerts, enseignement et recherche fondamentale. Mais avec cette poignée de qualificatifs factuels on est loin d’avoir cerné le personnage. Il faut creuser un peu plus.

Côté concert, c’est un mikado de flûtes allant de la flûte traversière contrebasse au traverso baroque, en passant par la flûte Kingma à quart de ton ou le Schwegel. Vous pourrez l’entendre jouer aussi bien du Telemann que ses composition personnelles. En acoustique ou entourée de plein de drôles de machines qui habillent ses instruments de mille couleurs improbables.

Côté enseignement, vous la trouverez en train d’animer un atelier d’improvisation libre pour des personnes aphasiques, de travailler la respiration avec une politicienne ou d’accompagner un étudiant en Haute École de Musique dans la préparation de son récital de master. Mais pas question ici de corriger telle ou telle note qui n’était pas parfaitement précise; ce qui l’intéresse, c’est d’aller chercher dans les coins sombres, ces petits défauts que l’on a glissé sous le tapis et qui sont devenus des habitudes que l’on préférerait oublier. Dotée de très solides connaissances en anatomie humaine et d’une pratique d’observation soigneusement affûtée, elle n’a pas son pareil pour déchiffrer le langage du corps et le traduire aux musiciens, pour que cette prise de conscience les libère et leur permette d’avancer.

Côté recherche, elle est une des actrices principales des développements en lutherie augmentée aux Chemins de Traverse. Mais elle se passionne également pour les interactions dans la pratique musicale (entre musiciens, avec le public, etc.); elle élargit constamment son horizon artistique en collaborant avec des créatrices visuelles, danseurs, écrivaines ou architectes. Sans parler de ses réflexions autour du rôle de la musique dans la spiritualité.

Est-ce qu’avec ça on aurait fait le tour? Pas vraiment. Elle a également écrit un livre (à paraître en 2023), est au bénéfice d’une formation en gestion culturelle, assure la coordination éditoriale du journal Le Rapport des Chemins de Traverse et siège depuis 2013 dans la Commission consultative pour la culture de la Ville de Neuchâtel. Et lorsque vous la rencontrerez dans un cocktail réunissant le who’s who de l’immobilier romand, vous vous direz que décidément il est des gens qui ne se laissent pas facilement décrire en quelques mots.

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